J'ai trouvé ce poste d’assistante de français aux Etats-Unis en postulant au programme d’échange de l’association américaine Amity Institute. Cette association à but non-lucratif met en relation les étudiants internationaux qui ont un objectif professionnel dans l’éducation et les écoles d’immersion de langues aux états-unis qui recherchent des professeurs et des assistants natifs. Elle sponsorise aussi les visas qui permettent d’enseigner dans les établissements scolaires américains.
Les conditions pour postuler sont assez simples : il faut avoir 20 ans minimum, disposer d’un Bac+2, etre en cours d’études ou avoir terminé ses études moins de douze mois avant le début du programme et connaître les bases en anglais. Le dossier de candidature est à remplir en anglais comme vous vous en seriez doutés. Quelques questions demandent des réponses assez développées et ainsi nous devons etre capable de nous exprimer correctement dans la langue. Il est préférable d’avoir comme objectif professionnel de devenir enseignant pour pouvoir montrer sa motivation et surtout pour apprécier cette expérience par la suite mais il est quand meme possible de postuler si vous vous destinez à d’autre métiers car il y a moyen de justifier ses motivations autrement. Le fait de vouloir améliorer votre anglais constitue une bonne raison par exemple. Une de mes collègues a été prise sans problème alors qu’elle venait d’avoir un master en arts du spectacle et souhaitait travailler dans le milieu artistique plus tard..Comme quoi !
Une fois ses formalités effectuées, nous reçevons quelque temps après un e-mail d’Amity qui nous invite à enseigner dans une école précise. Il ne tient qu’à nous d’accepter cette invitation mais à mon avis, il ne faut pas trop faire les difficiles surtout quand on s’y est pris au mois de juin et qu’on n’a pas d’autre projets en perspective ! Lol ! Oui je parle bien de moi.. Les postes qui nous sont offerts peuvent se trouver au fin fond de l’Oklahoma ou du Missouri comme en plein cœur d’une très grande ville comme Boston. Au petit bonheur la chance ! On ne choisit donc pas en principe.Yep.
Les écoles américaines attendent des assistants français natifs qu’ils secondent l’enseignant dans les activités pédagogiques et dans la préparation des cours. Les classes issues des écoles publiques élémentaires disposent généralement d’un « lead teacher » et d’un « assistant teacher ». L’assistant teacher est donc le bras droit du professeur : Il peut préparer certains cours, faire les photocopies, aider à la discipline.. Quelque fois il arrive que les assistants soient affectés dans un collège ou lycée et là alors, on s’attend à ce qu’ils travaillent de manière autonome parce qu’ils travaillent dans un laboratoire de langue et reçoivent les classes une par une comme ceux que j’ai connu à l’époque dans mon collège. Etre assistant de français a donc deux significations aux Etats-Unis. Et pareil, on ne peut pas savoir à l’avance quelle va etre exactement notre expèrience professionnelle. L’emploi du temps de l’assistant varie d’une école à une autre mais le temps de travail hebdomadaire ne peut dépasser 32 heures. Règle d’or d’Amity.
Ah oui, petit détail TRES important. Les assistants de français sont en réalité considérés comme des volontaires-stagiaires (J’ai moi-meme tendance à l’oublier certaines fois.) qui souhaitent acquérir une première expérience professionnelle, ce qui sous-entend qu’ils ne sont pas rémunérés. Chaque mois, ils recoivent tout de meme des indèmnités de l école, celles-ci vont varier d’un établissement à un autre. Il y a un plafond minimum de 150 dollars (environ 100 euros pour ce qui serait faché avec le dollar). C’est ce que je touche dans mon école publique à St Louis. L’ami de ma collègue qui travaille dans un collège privé est payé le double. Ca dépend..
Les assistants, qui dispose donc d’un salaire très bas qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins, sont hébergés par des familles d’accueils volontaires pendant toute la durée du programme d’échange. Il n’est pas rare de changer de famille une fois, lorsque le second semestre arrive par exemple.
Les assistants, qui dispose donc d’un salaire très bas qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins, sont hébergés par des familles d’accueils volontaires pendant toute la durée du programme d’échange. Il n’est pas rare de changer de famille une fois, lorsque le second semestre arrive par exemple.
Le contrat de stagiaire–volontaire donne à l’assistant la possibilité de travailler dix heures par semaine en plus des 32 heures tout en étant rémunéré. Moi, par exemple, après les cours formels de la journée, je participe aux « books clubs » et « math clubs » destinés à aider les élèves en difficultés. Je peux ainsi me faire quelques sous, ce qui n’est pas négligeable surtout pour quelqu’un comme moi qui n’avait pas vraiment économisé pour ce séjour !Le travail supplémentaire dépend beaucoup de l’école et du budget qu’elle dispose mais sachez qu’il est aussi possible de remplacer le « lead teacher » de temps en temps comme cela m’est arrivé quelquefois. :)
Foire aux questions : ( ou certaines questions que je me suis posée moi-même avant mon séjour)
Peut-on postuler que pour un semestre ?
Absolument. Vous pouvez décider de partir en Septembre ou en Janvier. Cette décision ne tient qu’à vous. Tout dépend de votre réelle disponibilité, de vos envies, de vos objectifs. Obtenir le fameux visa J-1 de stagiaire qui permet d’enseigner aux Etats-Unis nécessite quelques petites démarches formelles dont on se passerait bien et à mon avis, il est préférable de le « rentabiliser » le plus possible étant donné aussi toute l’énergie et tout ce temps que cela nous a pris pour qu’on nous l'accorde, sans parler de son coût..!
Les étudiants étrangers résidant en France ont-ils accès à ce programme d’échange?Les conditions des étudiants étrangers étant ce qu’elles sont dans notre pays, surtout ces temps-çi, cette question a toute sa raison d’être.. et je suis heureuse de répondre que oui, ils y ont accès. Il n’est écrit nulle part que l’étudiant doit avoir la citoyenneté française pour étre éligible au programme. Ce programme est ouvert à tous les étudiants inscrits dans les établissements supérieurs. Un des stagiaires de l’année dernière était un étudiant sénégalais de Bordeaux. Amity recrute des volontaires-stagiaires provenant des quatre coins du monde : les postes sont accessibles depuis l’Amérique latine, l’ Afrique.. Deux de mes collègues viennent directement du Sénégal.
Cette expèrience ne me plaît pas, je décide de démissionner. Que va-t-il se passer ?
Vous allez devoir avertir les responsables d’Amity. Inutile de vous creuser la tête pendant des heures et des heures pour trouver trente six justifications à leur débiter lorsque vous allez annoncer la grande nouvelle au téléphone. CA ARRIVE. BON. Hormis vous, ils ont quelques quatre cent autres volontaires à gérer, ils vont vite s'en remettre... En revanche, si vous décidez de quitter le programme avant la date de fin officielle, vous renoncez au certificat d’études (Certificate of Studies) remis par Amity qui est, si j’ai bien compris, une preuve de votre expèrience au sein de l’école. Désolée je ne peux pas vous en dire plus, je ne l’ai pas encore reçu ! ;)
(Pour en finir avec le négatif : Peut-on changer facilement de famille d’accueil en cas de désaccord ou de tension ?)
Chaque école met en place un comité spécial Amity ( « Intern Task Force ») dans lequel sont nommées plusieurs personnes responsables d’encadrer les stagiaires tout au long de leur séjour au niveau de l’hébergement, de l’organisation des sorties collectives, etc… L’ « host coordinator », l’intermédiaire entre les familles d’accueil et les stagiaires, est la personne à qui parler en cas de souci. Dans mon école, celle-çi est très à l’écoute et très disponible. Nous pouvons lui confier nos moindres soucis, quelque soient leur nature. Je sais que demain, si cela ne se passe pas comme je le souhaite avec ma famille, je peux aller la trouver et lui demander qu’elle me change de famille. On est généralement bien encadrés. Le problème qui doit se poser un peu partout, est la pénurie de familles d’accueil volontaires pour nous héberger... Pour notre bien être personnel et pour des raisons pratiques ( ce n’est pas vraiment drôle de déménager tous les quatres matins) , on a tout intérêt à essayer de faire en sorte que cela se passe bien, en nous montrant ouverts, tolérants, communicatifs et reconnaissants envers ces familles et en respectant les règles de la vie en communauté bien connues de nous tous. Je vous rassure, les expèriences négatives dans lesquelles on est amenés à changer de famille sont rares.